Yann en Solo - L'Aventure Australienne - Péripétie 5, partie 2
J'avais repris la route après quelques mois de “sédentarité” dans le Victoria, et mon corps s'était progressivement remis en bonne condition après quelques jours de randonné à vélo où j'avais d'ailleurs traversé une frontière qui me faisait maintenant rouler en South Australia (Australie Méridional), et accessoirement perdre 30min de fuseau horaire. La route avait été plutôt clémente pour le moment, ce qui était plus sympa pour mon nouveau départ, mais la suite n'allait plus être aussi tranquille.
Étape 8: Dimanche 14 Mai 2017
J'avais mis ma couverture de survie pour la nuit, et j'avais bien fait. Les nuits devenaient assez fraîches, et j'avais encore eu quelques frissons et un peu mal au bide, mais ça allait mieux. En sortant de la tente je me suis retrouvé devant un ciel bleu bien dégagé, ce qui augurait d'une bonne journée. Et c'était cool, parce que j'avais pas mal de kilomètres de prévus ce jour là, surtout que je m'étais arrêté un peu plus tôt que prévu la veille, quand j'avais dû trouver un campement plus simple d'accès que celui que j'avais prévu à la base.
La route était plutôt sympa, je roulais bien malgré quelques collines, et à un moment j'ai même aperçu un groupe de 5 émeus se barrer derrière des buissons.
Vers 11h30, après avoir fait une quarantaine de kilomètres, j'ai décidé de m'arrêter pour déjeuner. C'était un peu tôt je sais, mais j'avais faim, et en plus la vue du haut de la colline où je m'étais arrêté était cool. Alors que je faisais mes étirements de pause dèj, un vieux monsieur mystérieux c'est arrêté en voiture et est venu me parler. On a discuté un moment, et j'ai appris beaucoup de chose sur sa vie : qu'il était anglais, mais qu'il vivait en Australie depuis 55 ans, qu'avant il avait pas mal voyagé en Europe, en faisant notamment un trek de deux semaines autour de Stokholm, et visité Paris quand il était étudiant dans les années 50. Je me suis dit que Paris devait être assez classe à ce moment là. Il avait fait un doctorat en Physique, Biologie et Environnement, où il a étudié la réaction des radiations sur le corps. Il a été dans la même promo qu'un des mecs qui ont inventé l'IRM et a reçu un prix Nobel pour ça. C'est après ces études qu'il était venu en Australie, rejoindre sa copine. Personne n'ayant ses qualifications de tout le pays, il n'avait pas eu de mal à trouver du boulot, et bien payé, ce qui fait qu'il a pu se barrer à la retraite assez tôt.
Finalement il m'a laissé sur une petite leçon de vie qui a guidé la sienne : il est bon d'avoir une vision de ce que l'on veut faire à plus ou moins long terme, un but, mais il faut se laisser la possibilité de bifurquer sur la route, de prendre des détours vers de nouvelles expériences.
Méditant sur ces pensés, je me suis mis à manger, et un autre type est arrivé, en vélo cette fois. Comme moi il faisait du trek de longue distance, mais sans remorque, en mode très léger avec simplement des sacs sur son vélo et en dormant en camping sauvage dans les fourrés sur le bord de la route. Mais comparer ce qu'il a fait à mes petites Péripéties serait un peu insultant, parce qu'il effectuait sa dernière virée en rejoignant Melbourne depuis Darwin, et avait déjà parcouru l'Europe, l'Afrique et l'Asie. Là il m'a dit qu'il allait devoir arrêter pour trouver un travail, et avant de repartir il m'a parlé de “Warmshower” (“douche chaude” en anglais), un site de couchsurfing pour cyclistes que je n'ai pas eu l'occasion de tester mais qui a l'air intéressant, et je le garde en réserve pour de prochains périples en vélo.
Avec toutes ces discussions, ma pause déjeuner avait durée 1h15, et j'avais encore pas mal de route jusqu'à mon campement. Heureusement celle-ci était encore plutôt sympa, jusqu'à ce que j'arrive sur une gravel road bien sale. Pendant plus d'une heure j'ai roulé sur ce chemin en terre avec plein de trous et de bosses, qui me ralentissaient et faisaient vibrer mon vélo et ma remorque de manière désagréable.
Cette route n'en finissait pas, et je me demandais si j'allais pouvoir arriver à mon campement avant que la nuit tombe. Puis je suis revenu sur une route plus propre. Vraiment très propre même, ce qui m'a permis de passer le 3ème plateau (habituellement je restais sur le 2ème, la charge à tirer étant trop lourde) et, échauffé par la gravel road, j'ai pu atteindre les 20-21 km/h en vitesse de croisière.
Il était alors 16h, et en fonçant sur la route j'avais l'impression de faire la course avec le soleil d'hiver qui s’apprêtait à se coucher vers 17h30.
Avant d'arriver à mon campement je suis repassé sur une gravel road, mais pas pour très longtemps, et j'ai atteint le camp de Long Point alors que le soleil touchait pratiquement l'horizon.
Le lieu était vraiment classe, au bord d'un énorme lac entouré de petites montagnes, où des pélicans barbotaient non loin de moi, et j'étais toujours aussi impressionné par leur taille.
Avant que la nuit ne tombe je suis aller admirer le soleil se coucher de l'autre côté du lac. Puis j'ai monté ma tente alors que la luminosité baissait.
Deux mecs sont arrivés, j'ai d'abord cru que c'était des gens venant me demander de payer pour la nuit, mais c'était des pécheurs qui partaient en bateau sur le lac. J'ai été assez étonné de les voir faire ça à cette heure là.
La nuit était un peu fraîche, mais ça allait, et je ne me sentais plus du tout malade. Je me suis finalement endormi après cette longue journée, en écoutant un petit rongeur courir sur ma tente, sans me douter que la journée du lendemain serait une épreuve d'une toute autre nature.
Les chiffres de l'étape: 97 km, en 6h44 effectif, soit une moyenne de 14,41 km/h.
Étape 9: Lundi 15 Mai 2017
Je me suis réveillé vers 6h, mais il faisait nuit et froid, alors je suis resté un peu au chaud. Après m'être préparé je me suis rendu compte que ma GoPro était “Full”, il a donc fallu que je vide la carte mémoire sur mon PC. Ça fait parti des aléas techniques quand on filme son voyage.
Finalement j'ai pu partir vers 8h30 en suivant la route qui longeait le lac, la Kartoo Road, qui malgré le fait qu'elle s'arrête sur mon application maps.me, continuait bel et bien. C'était par contre une route difficile, une gravel road assez meuble avec du sable et de bonnes collines. Ça ne m'étonnait pas d'avoir vu un panneau “4WD only” (“Réservé au 4x4”).
Après un certain temps, je me suis retrouvé sur une gravel road plus classique, qui m'a emmené jusqu'à “Pelican Pont”. C'est là que je me suis retrouvé bloqué par une barrière..
La route que j'avais prévue passait par une zone restreinte, jugée dangereuse et réservée au personnel. Je ne savais pas exactement pourquoi c'était fermé, par contre je savais que pour moi c'était un raccourci permettant de traverser l'énorme lac sans avoir à faire le tour.
J'étais face à un dilemme : soit je maintenais ce que j'avais prévu, en essayant de passer par la zone restreinte, mais en risquant d'être bloqué plus loin, ou même stoppé par du personnel ; soit je faisais le tour du lac, en adaptant mon planning où j'allais devoir parcourir plus de distance dans le même temps, car j'avais déjà réservé mon auberge à Adélaïde.
Une bonne demi-heure plus tard, après quelques recherches et pas mal de réflexion, j'avais décidé de faire le tour du lac, qui me paraissait la solution la plus sûr. J'avais pris un peu de temps à préparer mon planning, car j'avais appris de mes Péripéties précédentes qu'une bonne préparation était primordiale pour ne pas perdre de temps plus tard, mais il fallait maintenant m'activer pour mettre ce plan à exécution. Il était déjà 11h30, et une longue route m'attendait.
Je me suis dépêché du mieux que je pouvais sur la gravel road jusqu'à Narrung, où je devais prendre un ferry. Je ne connaissais pas les horaires, et je préférais donc ne prendre ma pause déjeuner qu'après être sûr de l'avoir d'être passé de l'autre côté.
C'est en arrivant à Narrung que j'ai quitté la gravel road, et en traversant la ville je suis arrivé au ferry, dont la traversé était heureusement très courte et fonctionnait 24h/24. Et alors que je cherchais comment il fonctionnait, la conductrice du ferry ma vue depuis l'autre rive et est venue me chercher.
Pendant la traversé j'ai pu admirer le beau phare sur la colline qui me faisait face. Une colline que j'ai dû prendre en vélo, et au sommet de laquelle j'ai enfin pu prendre ma pause déjeuner, vers 14h30.
J'ai repris la route assez vite, parce que j'avais encore pas mal de distance à parcourir et un autre ferry à prendre dont je ne connaissais pas les horaires, avant d'atteindre mon but de la journée : le camping de Wellington (pas le même Wellington qu'en Nouvelle-Zélande).
Après avoir parcouru quelques petites routes, j'ai rejoint de nouveau la Highway que j'avais quitté la veille. Mais avant de m'y lancer j'ai mis mes lumières, car il était déjà 17h et la luminosité baissait.
J'étais encore sur la route quand la nuit est pleinement tombée, et je n'aimais vraiment pas rouler dans ces condition. J'ai vu une voiture prendre la direction du ferry, et je me suis empressé de la suivre pour pouvoir prendre le ferry avec elle. Finalement, et après de gros efforts lors d'un sprint final, j'ai pu monter à bord avant qu'il ne parte.
En descendant sur l'autre rive et en me dirigeant vers le camping, qui heureusement n'était plus qu'à 300 mètres, je me suis rendu compte que la roue de ma remorque était dégonflée. Je suis donc arrivé à pied à l'accueil, et le temps de payer les $15 pour la nuit et monter ma tente, le pneu était à plat. De nuit, et trop fatigué pour faire ça à ce moment là, j'ai préféré reporté la réparation au lendemain matin.
Avant de m'endormir cependant, je réfléchissais à la meilleure stratégie pour les deux prochains jours jusqu'à Adélaïde, qui avec les montagnes à traverser n'allaient certainement pas être une sinécure..
Les chiffres de l'étape: 87 km, en 7h20 effectif, soit une moyenne de 11,86 km/h.
Étape 10: Mardi 16 Mai 2017
À mon réveil, la première chose à faire fut de m'atteler à la réparation de la roue de ma remorque. En la démontant pour sortir la chambre à air j'ai remarqué que d'autres rayons de ma roue de remorque avaient cassé depuis la dernière fois que j'avais crevé, quelques jours auparavant, et que c'était sûrement eux qui faisaient les petits bruits de cliquetis que j'entendais en roulant.
Sur la chambre à air j'ai repéré l'endroit de la crevaison et nettoyé autour avec du papier de verre avant d'appliquer la colle pour la rustine. Après l'application de la colle il fallait attendre qu'elle ne soit plus “sticky”, c'est à dire que je puisse la toucher sans qu'elle me colle au doigt.
Pendant qu'elle séchait j'ai donc pu prendre mon petit-déjeuner et ranger le reste de mes affaires.
Je suis parti vers 9h, et le gérant du camping m'a dit que c'était plat jusqu'à Strathalbyn, mais qu'après ça se compliquait, en rajoutant un “better you than me” (“je préfère que ce soit vous que moi”), sympa..
Effectivement, pour commencer la route était plate et je roulais relativement bien, malgré le temps plutôt moche et le vent fort qui me poussait sur le côté.
Après une petite pause dèj, je suis arrivé à Strathalbyn en début d'après-midi, où j'ai fait quelques petites provisions.
Il était encore assez tôt, et d'après mon plan il y avait un autre camping possible 23 km plus loin, donc j'ai décidé d'y aller pour gagner du temps sur ma journée du lendemain, la dernière avant Adélaïde.
Directement à la sorti de la ville, je me suis retrouvé sur une énorme montée super longue, et en arrivant en haut j'étais mort.. J'arrivais dans les montagnes, et je me disais que si la routes était comme ça jusqu'au camping les “quelques” 23 km risquaient de ne pas être si faciles.
J'ai essayé de maintenir une bonne allure, pour tenter d'arriver avant la nuit, surtout que le temps commençait à se couvrir, mais je sentais qu'avec un rythme trop soutenu je n'y arriverais pas. Dans un souci de survie, j'ai donc ralenti l'allure en baissant drastiquement les vitesses du vélo. Je n'avançais plus très vite, mais au moins j'avançais en épuisant moins inutilement mes forces.
À un moment, malgré le fait d'être à la vitesse la plus basse possible, une côte fut trop pentue pour moi et j'ai dû la finir à pied en poussant mon vélo. Une fois arrivé en haut j'ai préparé mes lumières, car encore une fois je ne pensais pas arriver avant la nuit tombée.
Finalement, juste après cette côte, la route s'est mise à vraiment bien descendre, et j'ai très vite parcouru la distance me séparant de la ville près de mon campement. Ça s'est ensuite aplanie jusqu'au camp, et pendant que je fonçais sur la route le vent soufflait de plus en plus fort, et des petites branches tombaient autours de moi.
J'avais réussi à arriver avant la nuit, mais le ciel couvert obscurcissait vraiment ce camp boisé, et il me fallait encore trouver un endroit où mettre ma tente en sécurité. J'ai fini par trouver un coin un peu clairsemé, où il y avait moins de risque qu'une grosse branche me tombe dessus dans la nuit.
Monter la tente avec un vent pareil n'avait pas été facile, mais j'étais bien content d'être enfin à l'abri dedans. Après avoir dîné j'étais bien requinqué, et j'avais même assez d'énergie pour tourner la tête flottante fantomatique de Édouard Michael que vous pouvez retrouver dans “Édouard Michael vs Australia – épisode 42 : à la Réponse”.
Les chiffres de l'étape: 72 km, en 5h52 effectif, soit une moyenne de 12,27 km/h.
Étape 11: Mercredi 17 Mai 2017
Le vent avait soufflé toute la nuit, et au matin il n'avait pas faibli. Je n'avais pas l'impression d'avoir beaucoup dormi, c'était peut-être dû à l'excitation de bientôt arriver à Adélaïde.
J'avais encore un peu de route, et quelques montagnes à passer, mais dans l'ensemble j'étais plutôt confiant pour une arrivée en milieu d'après-midi.
Je suis reparti, et malgré quelques côtes la route était plutôt sympa. Puis je suis arrivé à Clarendon, où une grosse montagne m'attendait. Je l'avais redoutée, mais en même temps je savais que c'était la dernière grosse côte que j'aurais à passer avant Adélaïde, c'est donc motivé que je m'y suis attelé.
Mon trajet m'avait fait bifurquer hors de la route principale, où je n'étais pas gêné par les autres véhicules. À un moment je me suis retrouvé sur une côte tellement pentue que je devais me baisser sur mon vélo pour faire en sorte que la roue avant ne se soulève pas du sol. Malgré ça, il a fallu que je descende pour finir en marchant sur les 50 derniers mètres.
Après il y a eu quelques côtes, mais rien de bien méchant à côté de celles que j'avais affronté depuis la veille, et finalement j'ai quitté les montagnes pour une grande descente vers Adélaïde,
Comme j'étais sur une grosse route, je m'étais mis sur le côté pour laisser la place au véhicules plus imposants que moi. Dans la terre et les cailloux, et avec la vitesse de la descente, mon vélo tremblait beaucoup, et ma remorque aussi. J'avais un peu peur pour sa roue, et j'espérais vraiment que malgré ses rayons en moins elle tienne jusqu'à l'auberge. J'ai entendu un “ting”, puis les rayons ont arrêté de faire leur cliquetis. J'ai vu plus tard que j'avais perdu un rayon à ce moment là, mais je suis arrivé en bas de la côte avec toutes mes roues et c'était l'essentiel.
J'ai traversé la ville jusqu'à Port Adélaïde, et comme j'étais presque arrivé j'ai décidé de ne prendre ma pause dèj qu'une fois là-bas. Et je suis arrivé à 14h50.
Après mes étirements, je suis rentré dans l'auberge, mais il n'y avait personne à l'accueil. Puis j'ai entendu une voix, et vu quelqu'un apparaître sur le PC : l'accueil s'effectuait par Skype.
Je me suis installé, et en ouvrant le sac de ma remorque j'ai pu voir qu'une passagère clandestine avait fait la route avec moi depuis je ne sais où (voir photo ci-dessous). J'ai ensuite fait quelques courses avant de finalement pouvoir me reposer sur un vrai lit. Il fallait en profiter, j'avais à peine une semaine pour me remettre de cette Péripétie, et surtout pour préparer la suivante.
Les chiffres de l'étape: 55 km, en 4h22 effectif, soit une moyenne de 12,59 km/h.
De mes cinq jours à Adélaïde, le plus urgent était la réparation de la roue de ma remorque, je l'ai donc démonté et amené au magasin de cycle que j'avais repéré non loin de l'auberge. Je m'y suis rendu en vélo, et comme toujours ça faisait bizarre de ne plus avoir la remorque à contrebalancer derrière.
En voyant ma roue et les 5/6 rayons manquants, le vendeur m'a proposé deux solutions : remplacer les rayons, mais ça coûtait assez chère, ou remplacer la roue pour une plus solide avec des rayons croisés. J'ai choisi la seconde solution, même si il leur fallait commander la pièce, et j'espérais donc vraiment qu'elle arriverait avant mon jour prévu pour partir.
J'ai profité d'être dans ce magasin pour prendre un antivol homologué par mon assurance vélo, une selle pour alléger le problème de “mal'o'cucu” dont je ne parle plus trop mais qui était toujours présent, et des chambres à air et kit de rustine. Avec ça je me disais que j'allais être bien équipé pour traverser le désert, même si je sais maintenant que l'avenir me donnera tord.
J'ai aussi profité de ces quelques jours pour aller à la sympathique bibliothèque de Port Adélaïde, et y préparer ma route et les campements jusqu'à Alice Springs, puis Darwin. Ayant fixé ma date de départ d'Australie, en grande partie fixée d'elle-même par la date d'expiration de mon visa, j'ai pris mon billet d'avion entre Darwin et Kuala-Lumpur, le lieu de départ de ma prochaine Aventure.
J'ai également pu travailler sur les publications de la Adventures Broduction, et les vidéos de “Édouard Michael vs Australia”, qui continuaient toujours de sortir pendant que j'étais en vélo. J'ai aussi utiliser le fait d'être posé à un bureau pour écrire des notes de quelques autres projets personnels, sur lesquels j'avais eu du temps pour réfléchir pendant mes longues journées de vélo, et dont vous entendrez peut-être parler plus ou moins prochainement si vous suivez ce que je fais.
Finalement, j'ai aussi pu donné des nouvelles aux gens, sur ce qui s'était passé, et ce que je me préparais à entreprendre.
Comme il y avait un cinéma assez proche, je ne pouvais pas ne pas me “faire une toile” comme on dit. J'ai donc été voir “King Arthur: Legend of the Sword”, de Guy Ritchie. Et je l'ai trouvé vraiment cool.
Mais je n'ai pas fait que rester en intérieur, j'ai aussi été visiter un peu le coin, et notamment fait un tour en vélo jusqu'à la pointe nord de Port Adélaïde, près d'un port militaire.
Ces quelques jours de repos sont toutefois passés très vite, et le mardi précédent mon départ il a fallu me préparer.
Je suis passé récupérer la nouvelle roue de ma remorque, heureusement arrivée à temps avant le départ, et j'ai pu l'installer.
J'ai été faire quelques provisions, et vérifier une dernière fois mes équipements et mon planning, avant de profiter une dernière fois de pouvoir dormir dans un lit, car cela ne se reproduirait pas avant quelques temps.
Après avoir finalement atteint Adélaïde, ce qui m'avait permis de me remettre en jambe, j'allais maintenant pouvoir commencer le trajet que j'attendais vraiment depuis le début de cette Aventure : la traversée du désert australien et la visite de Uluru, son point central.
Cette Péripétie n'allait pas forcément être la plus dure, mais assurément la plus longue et potentiellement la plus éprouvante. On m'avait prévenu que je devais être fou pour vouloir faire ça, et je ré-entendrai quelques fois cette affirmation sur la route, on m'avait mis en garde contre la déshydratation, que j'avais préparé avec deux bidons de 10L bien trop conséquents en fin de compte, mais sur le moment je ne pensais pas à tout àa, mais simplement à l'excitation du départ, et l'envie d'expérimenter ce que j'appelle le “nothingness” du désert (“le néant”).
Allez, @ la prochaine,
et Bon vent
Yann
Port Fairy – Port Adélaïde
740 km
57h58 effectif
12,77 km/h de moyenne
12 jours de voyage:
11 étapes (moyenne: 67,27 km par étape)
1 jour de repos
“Logement”: ($40)
3 campings payants [Normalement plus que ça]
7 campings gratuits
$152 pour la semaine à l'auberge de “Port Adelaide Backpackers”