Yann en Solo - L'Aventure Australienne - Péripétie 4, Partie 1
J'étais maintenant à Melbourne, où j'allais y passer l'été en préparant mes prochains Périples en vélo qui me feraient traverser le désert australien. J'avais en effet prévu à l'avance d'arriver au sud du pays pour l'été, où il allait faire plus frais, et d'attendre l’automne avant de tâter le désert. Oui, car malgré les apparences, il n'a jamais été dans mes intentions de crever.
Ma préparation comprenait aussi bien le côté logistique, avec la mise en place de l'itinéraire et du planning, ainsi que l'amélioration de mes équipements pour rouler sur une route plus rude avec beaucoup moins de villes, et donc de points de ravitaillements. Mais aussi la préparation financière, pour pouvoir survivre jusqu'à la fin de mon Aventure Australienne, mais également de l'Aventure suivante en Asie, et jusqu'à mon retour en France.
Ma priorité était donc de trouver un job, et très vite je me suis inscrit à UberEats. C'est une filiale de Uber qui fait de la livraison de plats à domicile. Le principe est assez simple, UberEats a des partenariats avec des restaurants, et les clients, en utilisant l'application mobile ou le site, peuvent commander leurs plats à un de ces restaurants. Ensuite, le livreur UberEats le plus près du restaurant reçoit une notification lui demandant si il accepte de prendre en charge la livraison, et si oui, il se rend au restaurant, réceptionne le plat, puis le livre au client. Les requêtes de livraisons sont différentes si l'on est en vélo ou en véhicule motorisé, pour qu'en vélo on n'ait pas à aller trop loin, ce ne serait rentable pour personne. Ni pour le client, qui devrait attendre plus longtemps, ni pour le livreur, qui perdrait du temps alors qu'il est payé à la livraison. En effet, il y a un montant de base par livraison, puis un petit ajout dépendant de la distance parcouru entre le restaurant et le client.
Pour s'inscrire au service de UberEats c'est très simple, il y a juste à faire une demande, puis se rendre à leur QG pour réceptionner un sac de livraison à isolation thermique, signer une décharge et le contrat de freelancer. C'est à dire qu'on est pas un employé, mais un partenaire, et qu'il faut donc être auto-entrepreneur (avec un numéro ABN). La grosse différence est qu'on est libre de travailler quand on le souhaite, en allumant simplement l'application du smartphone pour indiquer qu'on est disponible. De plus, on ne reçoit pas vraiment un salaire, mais un paiement contre service, sans qu'aucunes charges ou cotisations ne soit prélevées, à part les frais de UberEats pour l'utilisation de leur équipement et applications (qui sont quand-même de 35%).
Cette simplicité, et le fait que tout le monde puisse s'inscrire, n'a pas que des bons côtés, comme je le remarquerai très rapidement. Comme on était énormément de livreurs, c'était assez dur de recevoir des demandes de livraison. Il y a des gens qui avaient l'air de s'en sortir un peu mieux, je ne sais pas si c'était parce qu'ils avaient plus de chance que moi, ou si selon les téléphones il y a des différences d’efficacités de réceptions des demandes. Toujours est-il que j'arrivais difficilement à faire deux livraisons par jour, en me baladant à travers tout le CBD. Donc on va dire qu'au début c'était sympa, car je visitais le coin en même temps, mais au bout d'un moment je le connaissais un peu trop bien et ça devenait chiant.
Dans le même temps, pour continuer ma sédentarisation j'étais à la recherche d'une colocation. J'en ai visité plusieurs, et tous avaient des similitudes. C'est à dire qu'elles étaient gérées par des étudiants coréens, qui apparemment louaient les appartements, puis les sous-louaient à plus de personnes qu'il n'est censé pouvoir y dormir, en créant de nouvelles chambres dans le living room avec des rideaux.
C'est plutôt un bon plan, et après avoir passé deux semaines en auberge, je me suis installé dans un appartement de ce genre plutôt sympathique. Il était à $280 par quinzaine, tout compris (internet, eau, électricité, produits ménagés), avec une salle de bain assez grande munie d'un lave-linge, une cuisine, deux 'vraies' chambres, et deux autres ajoutées dans le salon, et un balcon. Comme il était au 15ème étage, et à l'extérieur du CBD, au Sud, il était bien éclairé, et plus spacieux que les autres que j'avais visité, ce qui avait porté ma décision sur cet appartement.
Côté équipement, il y avait aussi un parking, où l'on pouvait garer son vélo, une petite salle de musculation et une piscine.
Mes colocs étaient deux coréennes, deux coréens, et trois colombiens. Oui, on était plutôt nombreux dans ce petit appartement. J'avais la meilleure chambre du salon, car j'y étais seul et près de la fenêtre, alors que dans l'autre ils étaient deux et dans le coin opposé.
Bref, j'y étais bien posé, avec un bureau sur lequel je pouvais enfin travailler efficacement sur les différentes productions Adventures Broduction (les vidéos que vous pouvez retrouver sur YouTube, les photos avec leur commentaires, et les 'Yann en Solo' comme celui que vous lisez), les épisodes de Édouard Michael (leurs montages, mais aussi la préparations des tournages qui viendraient) et l'écriture du premier recueil de Nouvelles de Édouard Michael que j'avais sorti pour Noël (et que vous pouvez toujours aller télécharger gratuitement sur le site de Édouard Michael, dont le lien est disponible en bas de cette page).
J'avais aussi changé mon forfait téléphonique, afin d'avoir plus de data pour le boulot, et avec le fait de pouvoir cuisiner, je me sentais vraiment sédentarisé.
J'étais donc installé, et j'avais un boulot, ce qui était bien, mais pas vraiment suffisant. Le boulot de livreur était sympa, parce que j'étais payé à faire du vélo, mais le problème était que je n'arrivais pas à avoir assez de livraisons pour que ce soit financièrement intéressant...
Pendant que je me baladais, j'ai pu observer des étrangetés de Melbourne, comme des arrêts de tramway qui n'étaient pas toujours très bien fait, notamment quand ils se situaient au milieu de la route, et que les gens descendaient directement au milieu de la circulation, sans aucuns terre-plein ou barrières de sécurité..
J'ai aussi eu une livraison qui m'a particulièrement marquée. Il m'arrivait parfois le midi de livrer des repas à des employés dans des magasins ou des entreprises, et cette fois ci c'était dans ce que j'ai d'abord pris pour une boutique tout à fait ordinaire. J'ai livré le repas, servi avec mon habituel “Enjoy your meal”, et les deux femmes de la réception se sont marrées en me répondant “Oh yes, we will enjoy...”. Ça m'a paru étrange, et c'est en ressortant que je me suis rendu compte que cette “boutique” avait les vitres teintées et s'appelait “Le Harem”. De plus, pour ne laisser aucuns doutes possibles, à l'entrée il y avait une pancarte disant “Have you ever been in a Brothel?”, soit “Avez-vous déjà été dans une Maison-close?”. Le mystère était résolu.
À force de livraisons me faisant me balader à l'écart du CBD, j'avais trouvé un coin où il y avait moins de livreurs. Je me posais donc dans un parc, situé entre deux restaurants que je connaissais bien, où je pouvais attendre tranquillement des demandes de livraisons tout en lisant, sachant que j'étais le livreur le plus près de ces deux restaurants.
Cette stratégie marchait un peu mieux, mais je plafonnais toujours à 4 ou 5 livraisons par jour, ce qui me permettait juste de survivre, sans trop prendre dans mes réserves, mais du coup sans pouvoir économiser.. Il fallait vraiment que je trouve un autre boulot.
J'ai tenté une autre entreprise de livraison, “Yello Drive”, qui allait bientôt s'implanter à Melbourne. J'ai été les rencontrer à leur bureaux, où je me suis officiellement inscrit. Ils m'ont ensuite dit de patienter, le temps qu'ils m'envoient les équipements pour la livraison, c'est à dire un uniforme et une caisse à mettre sur mon vélo.
Là où ce job paraissait mieux que UberEats est que l'on choisissait une plage horaire avec un restaurant particulier, et on y était alors le livreur attitré. En plus d'avoir de meilleurs chances d'effectuer des livraisons, on avait un salaire de base pour la plage horaire, ce qui assurait qu'on était pas là pour rien.
Le seul problème est qu'il ne m'ont jamais envoyés les équipements. Peut-être qu'ils ont eu des difficultés pour se faire une place parmi les différentes sociétés de livraison déjà présentes, comme Deliveroo ou Foodora.
Je continuais donc de me balader sur Gumtree et d'autres sites d'annonces de job, et répondais aux annonces de tout ce qui ne demandait pas d'expériences particulières. C'est là que je suis tombé sur une annonce pour un boulot de barman qui acceptait les personnes inexpérimentées. Il fallait cependant être titulaire d'un certificat RSA (Responsible Service of Alcohol), comme pour tout les boulots touchant à la vente d'alcool. Pour cela je suis donc allé faire un cours d'une après-midi, suivi par un test. Même si derrière je n'ai pas eu de réponse pour ma candidature dans ce bar, je suis content d'avoir fait le cours car il était plutôt intéressant. J'ai ensuite reçu une réponse pour une des nombreuses annonces auxquelles j'avais répondu. Je m'y suis rendu sans trop savoir de quoi il était question, car je ne me souvenais pas de toutes les candidatures que j'avais envoyées.
J'ai donc patienté avec une dizaine d'autres personnes, sans vraiment oser demander quel était le job pour lequel on attendait, parce que ça paraissait un peu con. Au final tout le monde à été reçu en même temps, car c'était plus une réunion d'introduction qu'un véritable entretien.
Apparemment je m'apprêtais à commencer un boulot au porte-à-porte. Sur le principe, j'avais jamais vraiment été attiré par ce genre de travail, principalement parce que je n'ai pas vraiment l'âme d'un vendeur. De plus, je ne suis pas assez motivé par l'argent j'imagine, et ça peut être un problème quand le boulot est payé à la commission.
Le travail au porte-à-porte était ce que je voyais le plus parmi les annonces, et il ne demandais pas d'expérience. J'étais prêt à le tenter, car aussi intimidant que cela semblait pour moi, j'étais intéressé par le fait de tester cette nouvelle expérience, et d'améliorer ma communication en anglais par la même occasion.
Alors que j'allais commencer ma formation le lendemain, j'ai reçu une réponse pour une autre annonce, qui me semblait plus intéressante. J'allais gagner plus d'argent, en travaillant en autonomie, avec en plus des commissions. J'ai donc accepté ce job, et ce fut une grosse erreur.
L'entreprise faisait de l'exportation de produits laitiers, et ma première mission était de faire du repérage de produits dans les épiceries et petit magasins du coin. Je devais ensuite envoyer le résultat de mon repérage de deux magasins par jour, en format excel. Pour ça, j'allais être payé $1400 toutes les deux semaines.
Si vous trouvez cette première mission un peu bizarre, la deuxième l'était encore plus. L'entreprise m'envoyait de l'argent sur mon compte, en attendant qu'il m'envoie la carte de retrait du compte de l'entreprise, et il fallait que je retire cet argent pour l'envoyer via 'MoneyGram', un service disponible notamment chez '7Eleven' qui permet l'envoi de cash. Pour cette mission, je gardais une petite commission.
Bon, ça me paraissait vraiment étrange comme boulot, mais comme l'entreprise me disait que c'était pour leur clients en Russie et en Chine, et qu'à côté j'avais toujours le repérage de magasin à faire, je me disais que comme je ne connaissais pas vraiment ce domaine professionnel, c'était peut-être tout à fait normal.
Finalement, presque deux semaines après avoir commencé, j'ai reçu beaucoup d'argent sur mon compte, et je ne pouvais pas tout retirer à cause de ma limite de retrait. J'ai indiqué ça à l'entreprise, qui m'a dit d'aller voir à ma banque. J'y suis allé, et on m'a informé que mon compte venait d'être complètement bloqué. J'ai été voir un conseillé, qui a appelé le numéro lié au blocage. C'était le service de sécurité contre les fraudes. La conseillère m'a laissé parler avec l'homme du service, qui m'a expliqué que j'avais été victime d'une fraude, car le boulot que je pensais faire n'était en réalité qu'une couverture, et que j'avais été utilisé pour faire passer de l'argent volé depuis d'autres comptes..
Je ne me sentais vraiment pas bien. Un mélange de malaise, de colère envers ces enculés qui m'avaient utilisé, mais aussi contre moi-même, car je m'en voulais de m'être fait mené en bateau comme ça.
J'appréhendais également la suite. Qu'allait-il m'arriver ? Car à mes yeux j'étais une victime, mais je pouvais aussi bien être considéré comme un complice..
L'homme au téléphone a été plutôt rassurant, en m'indiquant d'envoyer toutes mes conversations à une adresse mail. Il m'a également dit de faire attention à l'avenir, de toujours rencontrer au moins une personne de l'entreprise pour qui je travaille, et de me méfier de toutes les entreprises avec des noms du type “Derby & Co.”.
Mon compte allait être fermé, et un nouveau allait m'être attribué, avec un reversement de mon argent propre.
Cette mésaventure m'avait bien déprimé. J'avais perdu presque deux semaines, où j'aurais pu faire un boulot honnête..
J'ai réussi à garder le moral, en me focalisant sur mes différents projets. Au moins, dans ma tête, j'étais toujours libre de faire tout ce que je voulais. Le tournage de l'épisode 35 de “Édouard Michael vs Australia”, qui m'a fait prendre un bain dans l'eau calme de Melbourne, et où j'ai failli marcher sur une raie, m'a aussi fait du bien. Et au final, tout ça m'a permis de me ressourcer et de me remettre en selle.
Comme j'avais eu mon autre 'travail', j'avais un peu négligé mon job de livreur lors des deux semaines précédentes, et j'étais du coup un peu juste pour payer mon loyer. Il fallait vraiment que je récupère le reste de mon argent sur mon compte bancaire néo-zélandais, où j'attendais également le virement de mon tax-back. Il aurait déjà dû être arrivé, mais il y avait visiblement un problème.
J'ai essayé d'appeler les différents numéros que j'avais trouvé sur le site du “Inland Revenue” néo-zélandais, mais ils ne fonctionnaient pas. Finalement, au bout de plusieurs jours, j'en ai enfin trouvé un qui fonctionnait. Heureusement, je suis directement tombé sur une personne compétente, qui a trouvé la source du problème, et qui a débloqué mon tax-back. Quelques jours après j'avais reçu l'argent sur mon compte, mais comme je ne savais pas comment le fermer à distance, j'ai simplement viré tout mon argent, mais parce qu'il y avait $25 de frais de transfert à l'étranger, je me suis retrouvé à -$25 sur mon compte néo-zélandais. Bon, sur le principe je m'en fous un peu, parce que je n'utiliserai plus jamais ce compte.
J'étais donc un peu mieux financièrement à l'approche de Noël, mais pas assez serein pour ne serait-ce qu'envoyer des cartes postales à ma famille et à mes Bros..
J'essayais tout de même de profiter des fêtes de fins d'années, qui n'ont pas du tout la même ambiance dans l'hémisphère sud, principalement parce que c'est en plein été. Comme le soleil se couche tard, ça diminue un peu l'effet des lumières de Noël. Le reste des décorations est toujours lié à l'hiver, le froid, la neige... ce qui ne reflète vraiment pas l'ambiance réelle, où les gens vont à la plage, font des barbecues, vont danser dans les festivals... Ça m'a fait penser que le monde était très centré sur l'hémisphère nord.
J'ai été voir l'allumage du sapin de Noël, où on a eu la chance d'avoir la visite du Père Noël, qui devait vraiment crevé de chaud dans son costume. En Nouvelle-Zélande, même à Wellington il n'y avait pas beaucoup de décorations de Noël, mais ici ils s'en donnaient à cœur joie..
Pour Noël et le Nouvel-An, je m'étais quand-même fait un peu plaisir, en me préparant un petit Rizobro, un plat que j'avais créé en France et qui, selon tout les gens qui ont eu la chance de le goûter, est excellent. Pour faire passer ça, je m'étais préparé du Egg-nog, ou lait de poule en français, qui est un cocktail plutôt sympa à base de lait que l'on fait chauffer et où l'on rajoute de l'alcool. Dans ma version, j'ai pris du lait de riz, parce que j'ai remarqué que j'étais possiblement intolérant au lactose, et j'ai rajouté des œufs, du miel et du rhum. C'était plutôt bon, et je pense qu'en hiver ça doit être encore meilleur.
Et le 31 décembre à minuit, depuis mon balcon j'ai pu apprécier le feu d'artifice qui partait du toit des buildings du CBD.
Le 1er janvier fut une super journée pour la livraison. Alors que je n'étais pas encore sorti de mon immeuble, j'ai reçu ma première demande de livraison, et ça s'est enchaîné si bien que j'avais fait six livraisons rien que pour la période du déjeuner. J'imagine que c'était parce que beaucoup de livreur n'avaient pas travaillé dans la mâtinée après avoir fait la fête la veille. Le soir néanmoins, j'étais revenu à un rythme normal, ce qui me prouvait bien qu'on était beaucoup trop de livreur pour que ce soit vraiment rentable pour tout le monde.
Ce boulot ne me rapportait pas énormément, mais il me permettait au moins de survivre. Ce fut donc d'autant plus dur quand le dimanche 15 janvier, alors que je m'apprêtais à commencer mes livraisons du soir, je n'ai pas retrouvé mon vélo, car il s'était fait voler..
Je n'ai jamais aimé l'anagramme entre “vélo” et “volé”...
Je suis resté couché sur mon lit un petit moment. Je ne me sentais vraiment pas bien. J'étais au plus mal que je ne m'étais jamais senti pendant cette aventure, et la déprime commençait à s'emparer de moi.
Je n'avais plus la possibilité de faire le seul boulot qui me permettait de survivre, et en plus je venais de perdre mon moyen de transport. C'est honnêtement la seule et unique fois où j'ai carrément pensé à tout arrêter, et à rentrer à ma maison.
Voilà le grave état dans lequel j'étais.
Heureusement, ce moment de noyade psychologique ne dura pas trop longtemps, car Clément, un nouveau colocataire, était arrivé la veille. C'était un français qui était en Australie depuis peu, et le fait que ce soit le début de son aventure apportait un vent de fraîcheur à la mienne, et sa motivation encore pure m'a moi-même remotivé. En parlant avec lui, je me suis rappelé les différentes leçons que m'avaient apprises mes précédentes Péripéties : garder la volonté de continuer, et ne penser qu'à ça, quels que soient les obstacles ; et ne pas me laisser submerger par tout les problèmes en même temps, mais les surmonter l'un après l'autre.
En premier lieu, pour continuer mon Aventure il me fallait un vélo, donc de l'argent, donc un boulot. J'allais aussi déposer une plainte pour vole au commissariat, même si il y avait peu de chance qu'ils le retrouvent, j'avais un peu d'espoir parce qu'il y avait une caméra de surveillance d'un immeuble qui regardait dans la direction de mon vélo, ce dont j'ai informé le policier qui a prit ma déposition.
J'ai postulé de plus belle à toutes les annonces possibles, et pour que je puisse continuer UberEats, Clément m'a informé qu'un de ses contacts vendait un vélo à $50. Bon, il était vraiment pourri, et même si j'avais réussi à améliorer ce que je pouvais grâce aux quelques compétences apprises sur le tas depuis le début de cette Aventure, les livraisons étaient un peu moins sympa sans mon ancien vélo..
En tout cas, sans cette attitude, ce désir de survivre, je n'aurais jamais reçu ce coup de fil qui allait faire prendre à mon Aventure une toute nouvelle direction.
Et pour ça, je me dois de remercier Clément, qui ne le sait sûrement pas, et qui s'en fout très certainement, mais il a permis ce petit déclic en moi qui a réveillé ma volonté de continuer.
On se retrouve donc sur cette même dynamique dans le prochain Yann en Solo, où l'on s'écartera un peu de Melbourne, et où j'ai frôlé la mort.
Allez, @ la prochaine,
et Bon vent
Yann