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Yann en Solo - L'Aventure Australienne - Péripétie 3, Partie 2


Au matin de ce nouveau jour, la première chose que j'ai vu était l'arceau couvert de scotch qui soutenait ma tente. C'était pas forcément beau à voir, mais ça a au moins eu l'effet de me faire marrer, ce qui est plutôt sympa pour démarrer la journée. Après une bonne nuit de sommeil je me sentais mieux, prêt à affronter les nouvelles épreuves qui allaient m'arriver, et à leur rire au nez.

Étape 2: Mercredi 12 Octobre 2016


Après avoir plié ma tente j'ai pu enfin aller admirer les environs, que je n'avais pas bien vu la veille en arrivant à la tombée de la nuit.

Sur ma carte j'avais repéré un “Bunnings Warehouse”, que je connaissais de nom comme étant un magasin de bricolage et de jardinage. En effectuant un détour dans la ville de Wollongong, que je ne faisais que traverser normalement, j'ai pu m'y rendre facilement. J'espérais trouver des tentes ou de quoi les réparer, mais leur rayon camping n'avait rien pour m'aider. J'ai alors demandé à un vendeur qui m'a envoyé vers un rayon de tubes en aluminium.

Je suis resté un petit moment devant, et c'est là que j'ai eu mon moment MacGyver. J'ai imaginé une réparation qui, si elle fonctionnait, allait vraiment péter la classe !

J'ai acheté ce qu'il me fallait : un tube d'aluminium d'une largeur permettant d'entourer mon arceau, et de la colle “surpuissante”.

J'ai vite repris la route pour arriver assez tôt à mon camping et avoir le temps d'effectuer ma réparation. En traversant une autre ville j'ai aperçu un autre “Bunnings Warehouse”, que j'aurais pu atteindre en faisant un détour de seulement 20 mètres. Dommage, il était pas sur ma carte celui-là..

J'ai ensuite vu un magasin “Harvey Norman”, qui possédait un Photo Center. Ça m'a fait penser que j'avais pas eu le temps d'imprimer une photo que je comptais envoyer à mon Bro Quentin pour son anniversaire. Javais un peu la flemme de me re-arrêter, mais bon, c'était pour mon Bro, donc je l'ai fait.

Et finalement je suis arrivé au camping, qui était plutôt une aire de repos. Rien n'indiquait qu'il était interdit de camper, et plusieurs autres véhicules se trouvaient déjà là avec apparemment l'intention de rester pour la nuit.

J'ai donc trouvé un petit coin d'herbe où je me suis installé pour déjeuner : mon habituel boîte de sardines et deux carottes.


Après avoir repris un peu d'énergie, ce fut “Hammer time”. J'ai sorti ma tente cassée et d'abord entrepris d'enlever l'attelle. Ça a pris un peu de temps, c'est que j'en avais mis pas mal du scotch pour que ça tienne.

Pour résumer mon problème, la partie de l'arceau qui rentre dans l'arceau suivant s'était pété dedans. Il me fallait trouver une solution qui me permettrait de maintenir les arceaux ensemble de la même façon, et si possible de manière amovible pour pouvoir ranger ma tente normalement.

Si mon plan se passait bien, ces deux points seraient validés.

J'ai donc sorti ma “hachette suisse de Nouvelle-Zélande” et entrepris de tailler mon tube en aluminium grâce à sa petite scie.



J'ai taillé deux morceaux de tubes. L'idée était de reproduire le fonctionnement des arceaux qui se rentre dedans, mais à l'extérieur. J'ai fixé le petit morceau sur l'arceau du bas, il avait pour but de bloquer le plus grand. Ce dernier pourrait alors aussi bien venir en buter contre le petit pour maintenir les deux arceaux, que se déplacer pour permettre de replier ces deux arceaux de la manière que les autres.



Ça avait l'air de bien tenir, et ça faisait plaisir ! Il y a des moments dans la vie où on est plutôt fière de nous, et celui-là fait parti de mes moments que je qualifie modestement “de génie”.

Maintenant il ne restait plus qu'à espérer que ça tienne jusqu'à Melbourne..


Les chiffres de l'étape: 68 km, en 4h44 effectif, soit une moyenne de 14,4 km/h.



Étape 3: Jeudi 13 Octobre 2016


J'ai replié ma tente et, avec satisfaction, je l'ai rangée normalement avant de prendre la route.

Cette journée fut assez tranquille, avec des paysages côtiers sympathiques, mais du vent qui l'était beaucoup moins.

Je suis arrivé à mon lieu de camping en milieu d'après-midi. Encore une fois, c'était une aire de repos, mais beaucoup plus petite que la veille. J'ai pu trouver un petit bout d'herbe entre la zone de stationnement et la clôture d'un champs, mais j'ai attendu qu'il soit un peu plus tard avant de monter ma tente pour mois de suspicion. C'est que cette fois personne d'autre ne semblait rester dormir ici.


Les chiffres de l'étape: 76 km, en 6h19 effectif, soit une moyenne de 12 km/h.



Étape 4: Vendredi 14 Octobre 2016


Finalement, des gens ont également passé la nuit là, et pendant que je rangeais mes affaires j'ai même aperçu une autre tente.

Je suis parti assez tôt et de ce fait il faisait assez froid, mes mains ont mis une bonne heure à se réchauffer. En même temps le ciel était bien dégagé, ce qui expliquait la nuit fraîche mais promettait aussi une belle journée.

En passant par Cojonla, une ville pleine de collines, j'ai pu observer une multitude de perruches multicolores, qui habitaient dans des arbres aux fleurs de type “brosses à chiotte” rouges.

Je suis ensuite arrivé à Ulladulla, où comme prévu je me suis arrêté faire quelques provisions aux Coles, supermarché auquel je m'étais attaché et où j'avais mes produits de prédilection. Et en allant faire également le plein d'eau j'ai parlé avec une dame qui s'intéressait à mon voyage, elle m'a gentiment dit que le plus dur était à venir. Sympa..

J'ai continué ma route jusqu'à arrivé au Parc de Meroo, dans le lequel se trouvait le camping de Sunburnt Beach. Je me suis un peu paumé, à cause des différents chemins qui existent dans cette forêt, mais finalement je suis arrivé.

Ce camping était plutôt sympa, même sans penser au fait que j'avais dormi dans des aires de repos les deux nuits précédentes. Il était plutôt propre, à l'image de ses toilettes sèches, et j'avais du mal à croire qu'il était gratuit. En même temps il y avait une dizaine d'emplacements, et si l'envie vous prenait de camper en dehors c'était $300 d'amendes qui vous attendez.

À la base j'avais une peu peur de ne pas avoir d'emplacement, parce qu'on était vendredi et que les australiens aiment bien faire du camping, mais il n'y avait que trois autres groupes.

Je me suis installé, et entrepris de préparer un feu pour faire cuire du riz. Ce faisant, je me suis rendu compte que ça faisait plus de trois semaines que je n'avais pas allumé de feu, mais bon, c'est comme le vélo, et ça ça me connaît.

Comme j'étais dans une forêt et que le temps était plutôt sec, je n'ai eu aucune difficulté à trouver du bois de toutes tailles, puis j'ai trouvé des herbes sèches qui grimpaient le long du grillage et qui se sont révélées être de supers amadous pour démarrer mon feu.

Pour économiser un peu mon eau je n'ai pas voulu en mettre trop pour la cuisson du riz, malheureusement j'en ai pas mis assez et il a un peu collé au fond.


Les chiffres de l'étape: 57 km, en 4h36 effectif, soit une moyenne de 12,4 km/h.



Le lendemain fut mon premier jour de repos depuis mon départ de Sydney, et après ces quatre premiers jours de vélo, un repos bien mérité si vous voulez mon avis.

Comme son nom l'indique, pendant ce jours de repos, je me suis reposé. Comme il faisait toujours aussi beau, j'ai été un peu me dorer la pilule sur la plage. Oui, heureusement pendant l'aventure on ne fait pas que traverser des épreuves chiantes.

Je suis également parti explorer un peu le coin en longeant la côte, et j'ai vu des gens pêcher. J'aurais bien testé aussi, mais il faut un permis de pêche même en mer, et à défaut d'en avoir l'amende est salée.

Le soir j'ai refait du riz, et cette fois j'ai mis la bonne quantité d'eau pour une cuisson parfaite.



Étape 5: Dimanche 16 Octobre 2016


La journée de repos était finie, j'ai repris la route. Eh oui, le dimanche est un jour comme un autre pour les aventuriers.

Ce jour de reprise était normalement très court. Si court d'ailleurs que je suis arrivé très rapidement à l'intersection qui me faisait faire un détour vers mon campement. Après un court moment de réflexion, j'ai décidé que j'avais encore du temps et que je pouvais tenter d'aller directement au campement prévu pour le jour suivant. En plus, je sentais que j'avais encore pas mal d'énergie, en même temps j'étais bien reposé après ma journée de repos.

Le fait de ne pas faire ce détour prévu et de rester sur la route m'a fait économiser quelques kilomètres, et j'ai pu arriver à mon camping dans la forêt de Bodella juste avant que la nuit tombe, en fin d'après-midi.

Maintenant que j'avais fait le trajet de deux jours en un, j'avais “gagné” un jour que j'allais devoir utiliser quelque part avant d'arriver à Melbourne. Parce que cette fois, pour ne pas me retrouver dans les mêmes conditions qu'à mon arrivée à Sydney, où j'avais dû visiter plusieurs auberges jusqu'à en trouver une où il restait de la place, j'en avais déjà réservé une à Melbourne, avec une date précise d'arrivée. Je ne pouvais donc pas me permettre d'arrivée avec un jour de retard, ni d'avance.

Après de nouvelles réflexions, dont je vous passerez les détails, je décidais de poser mon jour de repos dès le lendemain. Je me trouvais en effet sur un camping qui n'était pas limité à 24h, et ça me laisserait le temps d'aller explorer la forêt et d'aller voir le lac à côté.

J'ai dormi à moitié en dehors de mon duvet une bonne partie de la nuit, il faut dire que la nuit était plutôt chaude, mais aussi que mes bras semblaient également chauffer, comme si ils restituaient la chaleur du soleil emmagasinée dans la journée. Heureusement pour eux, j'avais mis de la crème solaire, car je savais à quel point le soleil était agressif dans cette partie du monde.


Les chiffres de l'étape: 104 km, en 7h35 effectif, soit une moyenne de 13,7 km/h.


Le lendemain par contre, le soleil n'était pas au beau fixe, le ciel était couvert et il s'est mis à pleuvoir.. J'ai profité d'une accalmie en début d'après midi pour faire la randonnée qui passait à travers la forêt jusqu'au lac Mummuga. C'était sympa, frais, et ça changeait un peu du vélo.

Il s'est mis à pleuvoir de nouveau en fin d'après-midi, heureusement j'étais retourné dans ma tente, pour lire et travailler sur mes différents projets.



Malgré la pluie, cette deuxième partie s'est donc finie de manière plus sympathique que la première. Ma tente était réparée, mes jambes se remettaient doucement dans le bain et j'avais repris confiance en mon Aventure. Une Aventure qui n'allait pas finir de m'en montrer, à l'image de la bestiole qui viendra me dire bonjour le lendemain matin, mais qui allait aussi m'en faire baver à travers les différentes épreuves qui m'attendaient les jours suivant...


Allez, @ la prochaine,

et Bon vent

Yann

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