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Yann en Solo - L'Aventure Australienne - Péripétie 1, partie 4


Après une petite nuit de repos au stade de Burdett, je suis parti pour la dernière partie de mon premier périple. J'avais déjà fait la moitié du trajet, mais avec seulement 6 étapes restantes sur les 16 prévues, pas besoin d'être un pro en mathématiques pour comprendre qu'elles n'allaient pas être de tout repos.


Étape 9: Lundi 12 Septembre 2016


Ce lundi 12 septembre 2016 donc, je suis parti sous un ciel dégagé. Le temps est resté au beau fixe toute la journée, et la route était plutôt sympathique, malgré pas mal de dénivelés. Ce qui m'a un peu inquiété, car il n'y en avait pas autant de prévu sur mon planning..

Vers midi, alors que je me suis arrêté pour déguster mes sardines et mes carottes, j'avais déjà effectué 78 bornes, sur les 117 prévues. Ça paraissait plutôt bien, mais ce qui me semblait bizarre est que sur ma carte on aurait dit qu'il me restait plus que ça. Étrange, je me suis dis que j'avais sûrement dû me planter quelque part, et j'ai simplement repris la route.

J'ai parfois eu du mal à vraiment retrouver la route planifiée, mais je m'en suis sorti. Par la suite, la route s'est aplanie lorsque j'ai commencé à longer la rivière Belmore. J'y ai vu des rapaces voler au dessus de l'eau, et aussi un petit lézard de 30 cm se faufiler dans les hautes herbes avant de plonger dans la rivière pour y nager. C'était assez cool.

Sur cette route je me suis également fait courser par un chien, qui m'a permis de faire une pointe de vitesse à 26km/h, puis après l'avoir semé, je suis resté sur ma lancée en continuant à une vitesse de croisière de 20km/h.

Alors que la nuit commence à tomber et que je ne suis pas encore arrivé, je sens que mes jambes commencent vraiment à fatiguer, sûrement à cause des 88 bornes de la veille. Du coup à ce moment je ne préférais pas penser aux 90 km qui m'attendaient le lendemain..

Finalement, après 6 km de gravel road effectuées de nuit, où chaque trou et bosse étaient une surprise, je suis arrivé au camping. J'étais rincé, malgré le fait qu'il n'y avait malheureusement pas d'eau ici, alors même que d'après mes informations il aurait dû y en avoir. Il ne me restait plus qu'un demi litre d'eau, mais j'étais trop fatigué et me suis dit que je trouverai une solution à ce problème le lendemain une fois reposé.


Les chiffres de l'étape: 140 km, en 9h49 effectif, soit une moyenne de 14,3 km/h.


Étape 10 : Mardi 13 Septembre 2016


J'avais passé la nuit dans un camping normalement payant, mais comme je n'ai pas vu d'endroit pour payer : $11,5 d'économisés !

Je suis parti à 6h, car c'était une grosse journée qui m'attendait, et en plus j'allais devoir m'arrêter prendre des provisions. J'avais réfléchi à mon problème d'eau, et j'avais décidé de simplement en acheter à Port Macquarie quand j'y ferai mes courses.

En général j'aime bien démarrer la journée assez tôt, pour pouvoir profiter de la fraîcheur matinale, car souvent ça ne dure pas longtemps.

J'ai pris une petite gravel road, dont je suis maintenant un expert, à travers le parc national de Goolawah. Au bout d'un moment un panneau m'a indiqué que la route était maintenant “réservée aux 4x4”, et j'ai vite compris pourquoi.

Au début c'était assez marrant, je slalomais en évitant les flaques de boue, mais après quelques temps le sol est devenu très sableux, si bien que je ne pouvais plus pédaler. J'ai donc dû pousser mon vélo sur 8km de galère, qui m'ont pris 1h30 à traverser.. Mais j'y ai vu des perroquets noirs, donc c'était sympa.

J'ai ensuite attrapé mon premier ferry, gratuit pour les piétons et les vélos, qui m'a amené à Port Macquarie, où j'ai pu y faire mes provisions. J'ai également acheté une bouteille d'eau de 3L, que j'ai mis à l'arrière de ma remorque, en remplacement de la bonbonne que j'avais jusque là mais qui se met normalement dans un sac à dos. À cause d'elle, parce qu'elle fuyait fréquemment, j'ai perdu pas mal d'eau. J'avais donc à ce moment une capacité de contenance de 6L.

J'ai également acheté des Tim-Tam, de petits biscuits australiens fourrés au chocolat, que tous les gens venus en Nouvelle-Zélande ou en Australie connaissent. C'est important d'avoir quelque chose, même aussi dérisoire, pour aider à garder le moral.

J'ai repris la route, et j'étais assez content que mes jambes répondent encore présentent après les deux grosses journées que je venais de me taper.

Je me suis arrêté à Laurieton pour pic-niquer. La ville se trouve à l'embouchure de deux lacs qui se jettent dans le Pacifique. C'est ici que j'ai vu mon premier Pélican sauvage, et il y en avait tout une flopée. Ce sont vraiment de gros oiseaux, sûrement les plus gros que j'ai eu l'occasion de voir dans la nature, pour l'instant..

Pendant que je mangeais, j'ai pu observer un cacatoès rosalbin, qui est une perruche grise à la tête et au torse rose.

Ensuite j'ai principalement roulé sur de la gravel road 'classique' (en comparaison de celle de la matinée), à travers le parc national de “Crowdy Head”. J'ai pu y observer deux perroquets noirs bien classes avec deux tâches rouges sur la queue.

Le temps s'est un peu couvert dans l'après-midi, et vers 16h il faisait déjà assez sombre. Avant d'atteindre mon camping situé au milieu d'une forêt, j'ai traversé le charmant hameau de “Moorland South”. Comme beaucoup d'endroits que j'ai traversé, je l'ai trouvé plutôt sympa. À deux pas de la mer, avec une forêt à côté, ainsi qu'une montagne très sympa, la “South Brother”.

Quand je suis arrivé au camping j'ai été assez surpris, je m'attendais à un petit truc paumé où je serais tout seul, mais en fait le camping était plutôt grand avec plein de monde. Je me suis installé dans un coin, et après avoir récupéré du bois pour faire du feu, ce que je redoutais tout l'après-midi est arrivé, il s'est mis à pleuvoir. J'ai donc mis mon bois à l’abri, car il me servirait plus tard.


Les chiffres de l'étape: 94 km, en 7h19 effectif, soit une moyenne de 12,8 km/h.


Les trois dernières étapes, sans prendre de jours de repos :

322 km (moy: 107,3 km/jr) 23h10 (moy: 7h43/jr) Vitesse moy: 13,9 km/h


Vraisemblablement grâce à la couverture nuageuse, la nuit a été plutôt bonne et j'ai même dormi en caleçon. Ça n'était pas arrivé depuis un certain temps, car j'utilisais jusque là des sous-vêtements que j'avais acheté pour ma session de snowboard. Je pensais que plus je descendrais vers le sud et plus il ferait froid, mais comme prévu, le fait qu'on se rapproche petit à petit de l'été compense ça.

J'avais prévu d'aller tourner un épisode de “Édouard Michael vs Australia”, donc je suis parti voir le pacifique à 16km de mon camping. Une fois arrivé, je me suis retrouvé face à un océan pacifique bien déchaîné. De grosses vagues venaient s'exploser sur la plage, et c'était classe. Le problème était que cet épisode se déroulait dans l'eau..

Je ne me suis pas démonté, et j'ai décidé de le tenter. Si vous avez vu l'épisode 35, vous savez déjà que ça ne s'est pas super bien passé car j'ai finalement tourné cet épisode plus tard, dans une eau plus tranquille. Mais je me suis néanmoins bien amusé dans les grosses vagues, et j'ai pu faire ma première baignade en Australie. En plus, même salé, je me sentais un peu plus propre. Il faut dire que je ne m'étais pas lavé depuis Nimbin, 12 jours avant, et je n'aurais pas l'occasion de prendre de douche avant d'arriver à Sydney.. mais c'est aussi ça l'Aventure !

Je me suis fais rincer par la pluie pendant mon retour au camping, donc pas de feu ce soir là non plus.


Cette nouvelle journée semblait plus sèche, j'en ai donc profité pour faire sécher mes vêtements. Je suis également parti me balader en forêt, où une sangsue m'a grimpé dessus.

Vers 16h, le temps était toujours sec, j'ai donc décidé de faire du feu. J'ai d'abord testé avec des fougères, mais ça ne marchait pas car elles n'étaient pas assez sèches. Et alors que j'allais le démarrer avec des herbes sèches, un mec qui m'avait vu galérer avec les fougères m'a apporter un cube blanc. Il a directement pris feu avec l'allumette et brûlait très bien. Vu l'odeur, il y avait sûrement une base de pétrole là dedans, donc je ne l'utiliserais pas si je devais faire un barbecue, mais pour faire cuire mon riz ça allait.

Ce bon repas et ces quelques jours de repos m'ont bien aidé à reprendre des forces, et j'allais en avoir besoin pour affronter les quelques épreuves qui me séparent encore de Sydney.


Étape 11 : Vendredi 16 Septembre 2016


Ce matin là je me suis réveillé en entendant des gouttes tomber sur ma tente. J'ai donc ranger mes affaires sous la pluie. Heureusement, au moment de partir il s'est arrêté de pleuvoir, et le ciel s'est doucement découvert alors que je sortais de la forêt. Il commençait même à faire plutôt chaud.

La route était plutôt sympa, et vers midi je suis arrivé à Forster, où je suis passé devant un petit Fish'n'Chips qui m'a fait de l’œil. Ça faisait longtemps, donc je me suis laissé tenter. Je l'ai dégusté un peu plus loin, près d'une rivière, uniquement gêné par une trentaine de cacatoès blanc qui faisaient un boucan infernal. Le Fish'n'Chips était vraiment bon, et je l'ai mis dans mon top, juste après celui du McDonaghs à Galway en Irlande, et celui de Kaiaua en Nouvelle-Zélande.

L'après-midi s'est poursuivie plutôt tranquillement, jusqu'à ce qu'arrive une première série de montagnes, que j'appellerais “le début de la galère”.

Vers 16h30, à seulement 1h30 de la tombée de la nuit, j'ai retrouvé une route plutôt plate où j'ai croisé une dame devant chez elle. Elle m'a dit que j'allais dans le bon sens parce qu'il y avait des collines sympas par là, avant de me laisser sur un “enjoy”.

Je suis arrivé à cette première colline, et elle est vraiment dur. Je galère comme un rat mort (même si je ne comprend pas bien cette expression), mais je m'y attendais un peu avec l'avertissement de la vielle, la forme de la route qui serpentait sur ma carte et parce que je n'avais pas l'impression d'avoir fait tous les dénivelées prévues de cette étape.

J'en chie grave, et je n'en fini pas de monter, alors que la nuit commence à tomber.

Quand j'arrive enfin en haut de la colline, j'ai pu voir qu'il y en a encore d'autres qui m'attendaient, moins grosses heureusement, mais avec mes jambes bien fatiguées ça n'allait pas être une sinécure..

Au bout d'un moment la nuit s'était vraiment installée, et j'ai découvert ce que j'aimais encore moins que la route de montagne : la route de montagne de nuit !

Je voyais que dalle, et avec la qualité de la route il fallait toujours que je sois sur le qui-vive, en cas de trous ou de bosses, donc même en descente je réduisais l'allure. Il y avait aussi le stress relatif aux autres véhicules, car les routes de montagnes sont généralement pas très larges, donc de nuit j'espérais vraiment qu'ils me voient et fassent attention. Notamment cette limousine qui m'a doublé et dont je ne comprend toujours pas ce qu'elle foutait en pleine montagne au milieu de nul part..

Je me suis rendu compte que GoogleMap n'était pas toujours super sûr, car je n'ai pas trouvé le chemin qu'il m'avait indiqué et qui n'était pas sur mon application maps.me. J'ai donc fait un petit détour.

Je remercie vraiment la pleine lune, qui m'a éclairé le chemin, et aussi la force de ma volonté. Alors que mon corps n'en pouvait plus, je n'avançais que grâce à mon auto-motivation, me faisant continuer coûte que coûte, sans penser à la fatigue, sans penser à la douleur. Cette victoire de l'esprit sur le corps m'a fait arriver à mon camping, qui n'est, pour changer, qu'une rest area où une autre voiture campe également.

À 20h, j'étais enfin dans ma tente, à manger. J'ai rapidement fini mon repas, pressé de me coucher, et je me suis alors dit que je zapperai bien mon jour de repos prévu le lendemain, très certainement à cause de mon lavage de cerveau qui a un peu trop bien marché, mais aussi parce que l'endroit ne m'inspirait pas trop. J'y ai d'ailleurs fait un cauchemar semi-éveillé, où j'étais allongé dans ma tente à cet endroit, et un mec arrivait en pick-up en criant “Mais putain mais il campe chez Gégé ! C'est chez moi putain !”, avant de foncer sur ma tente avec sa voiture. J'étais tétanisé dans ma tente, mais j'ai réalisé que c'était un rêve car le mec parlait en français, et parce qu'aucune voiture ne m'a écrasée.


Les chiffres de l'étape: 132 km, en 9h29 effectif, soit une moyenne de 13,9 km/h.


Étape 12 : Samedi 17 Septembre 2016


Après cette nuit quelque peu agitée, je suis reparti vers 9h pour une toute nouvelle journée de vélo, et le début de ma quatrième semaine de voyage depuis Brisbane.

Alors que je reprenais en sens inverse quelques unes des collines que j'avais passé la veille, afin de retourner sur ma route principale, j'ai vu traversé devant moi un gros lézard vert orné de bande vertes plus foncées.

La route était plutôt tranquille, et de jour c'était tout de suite plus sympa. Je suis arrivé au ferry de Bombah Bay un peu avant 11h, et c'était une chance car il faisait l'aller-retour toutes les demis-heures et j'étais arrivé juste à temps.

La route s'est poursuivie, toujours tranquillement, et quand je suis arrivé à Tea Gardens (oui oui, c'est bien le nom de la ville) pour déjeuner au bord de la rivière devant ce qui semblait être une course de kayak, j'avais déjà fait 50 bornes.

J'ai profité de mon arrêt dans cette ville pour aller faire de nouvelles provisions, ce qui comme d'habitude m'a pris une heure en comptant le fait de tout ranger sur ma remorque.

J'ai repris la route et après quelques collines je suis finalement arrivé au restaurant le “Rockhouse”, où d'après les infos sur WikiCamps on pouvait planter notre tente à l'arrière. Malheureusement je ne voyais aucun endroit où m'installer, j'ai donc demandé à deux personnes dans un van à côté. Ils m'ont dit que le propriétaire du restaurant avait changé, et que le nouveau n'acceptait plus les campeurs, seulement les camping-car et les vans. Génial..

Je lui ai demandé si par hasard il ne connaîtrait pas un endroit pas trop loin où je pourrais camper, et après n'avoir rien trouvé dans un bouquin qu'il avait, il m'a dit qu'il y avait une creek un peu plus loin sur la route où il était possible de dormir, même si il fallait faire attention aux serpents et goannas, et donc bien planquer sa bouffe.

Je suis donc parti dans la direction qu'il m'a indiqué, et qui était également celle que j'aurais dû prendre le lendemain, en me disant qu'au pire il était tout juste 16h et il y avait toujours la ville de Karuah à 15km.

Je suis passé devant ce que j'ai supposé être la fameuse creek, mais ne voyant pas vraiment comment y descendre tout mon matos, et comment vraiment camper là, j'ai continué ma route.

Je suis arrivé à Karuah et j'ai vu un panneau indiquant un camping à seulement 1km de la route principale et j'y suis donc allé. Quand je suis arrivé à 17h, la réception venait de fermer et j'ai dû passer par la réception de nuit. J'ai pris l'emplacement de tente le plus basique, sans électricité ni internet, et bah $35 pour ça c'était un peu cher payé. Du coup je vous déconseille les campings “Big 4”.

Surtout qu'en plus de ça, la cuisine n'était pas vraiment génial, il n'y avait aucune plaque de cuisson, seulement un barbecue à gaz. Une personne qui y faisait cuire des saucisses m'a proposé de poser ma casserole de riz sur sa plaque. C'était un australien qui profitait de ses vacances pour visiter un peu son pays. Il revenait de la “Fraser island”, où il faut bien planquer ses affaires car des dingos vivent en liberté là-bas.

Longtemps (très longtemps) après, quand mon riz fut enfin cuit, j'ai aperçu à côté de la cuisine un “Frogmouth”. C'est un petit rapace qui tient son nom de la forme de sa tête vraiment cool. C'était assez étrange de le voir comme ça sur le sol de la terrasse, car même si habituellement il vit prêt des humains, c'est souvent en étant caché dans des arbres autours.


Les chiffres de l'étape: 80 km, en 5h30 effectif, soit une moyenne de 14,5 km/h.


Étape 13 : Dimanche 18 Septembre 2016


Réveil à 4h30, après une bonne nuit de sommeil, pour un départ dès 6h. La première partie de la route sur la “Pacific Highway” se fait très vite, et à 9h30 j'avais déjà fait 50 bornes.

À partir de là j'ai quitté la highway, et ça se compliquait car il s'est mis à pleuvoir. J'ai encore été mal guidé par GoogleMap qui me faisait normalement prendre une route qui était en fait une voie privée, et fermée.. J'ai donc cherché un plan B alors que la pluie continuait à s'intensifier.

Il était plus de midi et je cherchais un endroit où m'arrêter pour déjeuner, malheureusement il pleuvait maintenant vraiment fort et je ne trouvais aucun abris. Au bout d'un moment un panneau m'a indiqué que mon camping était à environ 10km. Je me suis pris une petite barre de céréales avant de m'y lancer. Et j'ai bien fait..

La pente de la route s'est accentuée progressivement, jusqu'à ce qu'un nouveau panneau m'indique de faire attention car la route allait devenir très pentue. Pardonnez mon langage fleurie, mais elle l'était la salope !

Le seul bon point était que la pluie s'était calmée, mais vu que c'était une gravel road, la terre et les cailloux glissaient toujours autant. J'en ai vraiment chié, à la plus petite vitesse, debout sur mon vélo, en essayant de garder le rythme et une vitesse constante, pour ne pas faire d'accélération brusque qui me ferait patiner.

Finalement, au bout de 3km, que j'ai parcouru en 50 minutes, je suis arrivé à l'entrée d'un chemin plus sympa qui allait m'amener à mon camping.

Sur la route j'ai pu voir plusieurs Red Waratah flowers, et quand je suis enfin arrivé au Gap Creek Campground j'ai juste eu le temps de poser mes affaires sous l'abri de la table de pic-nique avant que la pluie ne reprenne de plus belle.

J'ai décidé de patienter un peu avant de monter ma tente, et j'en ai profité pour enfin déjeuner. Deux Wallaby sont arrivées pour brouter devant moi, elles ont toutes deux un petit “Joey” dans la poche. C'est le nom que les australiens donnent au bébé animaux.

À part ces deux wallaby j'étais tout seul, et seulement deux ou trois voitures sont passées à côté. Vers 19h30 la pluie s'était enfin arrêté, j'en ai donc profité pour monter ma tente, en me prenant à espérer que le lendemain il ferait beau pour que je puisse faire sécher toutes mes affaires...


Les chiffres de l'étape: 93 km, en 6h43 effectif, soit une moyenne de 13,9 km/h.


Les trois dernières étapes, sans prendre de jours de repos :

305 km (moy: 101,7 km/jr) 21h42 (moy: 7h14/jr) Vitesse moy: 14,1 km/h



Dès le début de la mâtinée, c'est un beau soleil qui se met à illuminer un ciel sans nuage. Je me suis attelé à aller faire sécher toutes mes affaires avant même de prendre un petit-déjeuner.

Une fois de retour dans ma tente, je me suis aperçu que je n'avais pas fermer ma moustiquaire, et pendant que j'étais parti une grosse fourmi en avait profité pour rentrer. J'ai voulu la virer, mais elle s'est accrochée à mon doigt et m'a mordu. Ça m'a fait assez mal, et j'ai senti la morsure pendant quelques heures.

Pendant ce temps j'ai pu voir beaucoup d'animaux, comme tous les oiseaux qui sautillaient autour de ma tente. Il y en avait au plumage noir/bleu-foncé avec des yeux violets, des verts avec le ventre tacheté, la queue et le bout des ailes marrons avec des yeux bleus, ainsi que deux kookaburras dans un arbre à côté (les kookaburras ça ne sautillent pas).

Il y a également Lily la Wallaby qui est revenue brouter ici, et pour la première fois j'ai pu observer un goanna qui rodait autour de mon campement. C'est un gros lézard de la même famille que les varans, et celui-ci mesurait un peu plus d'un mètre trente et était large d'environ trente centimètres. J'étais assez impressionné, et j'ai passé un bon moment à l'observer. C'était vraiment intéressant de le voir se déplacer, grimper sur une table de pic-nique...

La journée est passée tranquillement, j'ai pu me reposer en lisant pendant que mes affaires séchaient au soleil. Il a fallu attendre 10h30 pour qu'une première voiture passe à côté de mon campement. En même temps, la route que j'ai prise n'était pas non plus très facile pour les voitures non plus.

Quelques voitures sont passées dans l'après-midi, mais très peu se sont arrêtées et personne n'est sorti. Peut-être avaient ils peur de moi, en short, torse nu, barbu avec les cheveux longs.. En tout cas c'était l'avis de John et Alex (Mister Alex), deux personnes avec qui j'ai passé la soirée ensuite. Ils étaient vraiment sympas et venaient entre autre tester des équipements de camping pour une virée dans le bush cet été. On a passé un bon moment à parler en buvant des bières et en mangeant du bacon cuit au feu de bois. J'ai appris beaucoup de choses grâce à eux, et m'inspirerai de quelques unes de leurs méthodes lors de ma prochaine péripétie.



Étape 14 : Mardi 20 Septembre 2016


Après cette soirée je me suis levé un peu tard. J'ai dit au revoir à mes nouveaux amis que je reverrai dans trois semaines quand j'irai leur rendre visite à Fassifern, dans la banlieue de Newcastle non loin de Sydney.

À 9h donc, j'étais sur la route. Comme vous pouvez l'imaginer, la descente de la montagne était beaucoup plus sympa, et je remercie encore une fois mes freins à disques qui ont pas mal souffert.

La route jusqu'à Gosford s'est très bien faite, le plus dur a été de trouver l'entrée de l'endroit où j'allais camper : un champ de course de lévriers.

Après avoir fait tout le tour j'ai finalement trouvé une sorte d'entrée, mais fermée. Un mec en est sorti, et il m'a dit que ce soir il y avait une course et que ça n'ouvrait officiellement qu'à 16h30. Heureusement comme je ne suis pas parti trop tôt ce matin là il était déjà 16h, donc je n'ai pas eu à attendre beaucoup avant que les gens commencent à arriver avec leur chiens et que les portes s'ouvrent.

La dame de l'accueil m'a gentiment indiqué où me diriger, et un vieil homme, intrigué par mon équipement, m'a posé des questions sur mon voyage, où j'allais, tout ça.. On a discuté un moment, et il m'a serré la main à plusieurs reprises. Il m'a dit qu'il aimait vraiment voir les gens faire des choses comme ça, avoir des projets, plutôt que d'uniquement faire la fête et dormir toute la journée. Pour finir, il a pris une photo de moi et mon équipement, avant de me laisser aller à la réception.

Le soir j'ai pu assister à ma première course de lévrier en vrai (oui, j'en avais déjà vu dans des films). C'est très rapide et le temps entre chaque course très long. C'était assez drôle de voir tout les gens autour qui pariaient et qui semblaient très excités.


Les chiffres de l'étape: 68 km, en 4h44 effectif, soit une moyenne de 14,4 km/h.



Étape 15 : Mercredi 21 Septembre 2016


Ce matin là c'est moi qui étais très excité. En effet je partais pour mon dernier jour avant d'atteindre Sydney !

J'étais également un peu triste, car ça marquerait aussi la fin de cette super péripétie..

Sur ma route j'ai croisé à mec qui m'a demandé où j'allais, et si je prenais le ferry à Ettalong, car c'était pour lui le meilleur moyen d'y aller. Effectivement, c'est ce que j'avais prévu, et je suis donc arrivé là-bas un peu avant 11h pour prendre ce ferry.

Le matelot à son bord était très sympa, déjà parce qu'il m'a aidé avec tout mon équipement, et alors que la traversée coûte normalement $11,5, il ne m'a fait payer que $5.

Après environ 20 min de trajet je suis arrivée à Palm Beach, qui d'après les gens avec qui j'ai parlé dans le bateau, est techniquement déjà Sydney. Mais en réalité il me restait encore 40 bornes pour atteindre vraiment le centre.

La route n'était pas super facile, déjà à cause des côtes, mais aussi parce qu'il y avait beaucoup de circulation.

Finalement, au bout d'un moment, j'ai aperçu le fameux “Harbour Bridge”, et une forte émotion s'est emparée de moi. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je pense que c'est parce qu'il représentait vraiment mon arrivée à Sydney, et la consécration de mon premier périple en vélo.

Néanmoins cette péripétie n'était pas encore terminée, car je devais encore traverser ce pont, qui est beaucoup plus grand que je me l'imaginais. Pour moi il était semblable au “Story Bridge” de Brisbane, mais je me trompais de quelques centaines de mètres.

En voulant prendre la piste cyclable de l'Harbour bridge je me suis retrouvé face à un petit problème, pour l'atteindre il fallait monter une grande série de marches. J'ai donc décroché ma remorque pour d'abord monter le vélo. J'ai ensuite entrepris de monter le reste, mais c'était beaucoup trop lourd pour moi, et le faire rouler sur le rebord glissant était également très dur. Heureusement un cycliste qui passait par là m'a aidé, et il m'a aussi rassuré en m'indiquant que de l'autre côté il n'y avait pas de marches.

La traversée était classe, et longue. Puis une fois de l'autre côté je me suis dirigé vers la 'General Post Office'. Oui, car souvenez vous, avant de partir de Brisbane c'est là que j'avais fait envoyé ma carte de crédit et mon numéro TFN (Tax File Number).

Une fois tout ça récupéré, j'ai repris la route vers le backpacker que j'avais réservé depuis Brisbane, puis annulé à Gold Coast n'étant plus sûr d'arriver dans les temps. J'espérais qu'il y ait encore de la place, malheureusement il était plein. Par contre, le bon point de ce coin était qu'il y avait plein d'autres hostels (ou auberges de jeunesse), donc après en avoir testé deux autres, j'ai finalement trouvé une chambre de libre pour la semaine à “Funkhouse Backpacker”.


Les chiffres de l'étape: 63 km, en 4h42 effectif, soit une moyenne de 13,4 km/h.



Voilà, c'est donc la fin de ma première péripétie, et je suis vraiment heureux d'avoir vécu ce premier périple à vélo, pleines d'aventures et d'explorations. Oui, il y a eu des moments durs, mais malgré tout je suis pleinement heureux, car j'ai pu découvrir de nouveaux lieux, voir de magnifiques paysages et observer des plantes et des animaux super intéressant. Et ça m'a également permis de prendre du recul et d'en apprendre un peu plus sur moi.

Après, même si je dis qu'il y a eu des moments durs, en comparaison de mon prochain périple jusqu'à Melbourne, ce voyage a vraiment été une partie de plaisir..

Mais avant ça j'ai profité d'un peu de repos à Sydney, et me suis préparé à aller explorer les Blue Montains pendant une semaine lors d'une petite rando/survie. Alors soyez au rendez-vous pour cette prochaine Péripétie.


Comme toujours, je vous laisse avec une carte résumé de ces étapes, mais également la carte complète de cette péripétie avec quelques chiffres.


@ la prochaine,

et Bon vent

Yann


Bilan: Brisbane – Sydney


1323 km

98h32 effectif

13,64 km/h de moyenne


26 jours de voyage:

16 étapes (moyenne: 82,69 km par étape)

10 jours de repos (dont 3 jours à Gold Coast)


“Logement”: ($181)

1 auberge de jeunesse ($76 pour 4 nuits)

5 campings payants ($105)

8 campings gratuits


Nourriture : $NA


Ferry : ($7)

Port Macquarie : gratuit

Bombah Bay :$2

Ettalong – Palm Beach : $5



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